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Comment repérer la désinformation et ne plus jamais s’y laisser prendre

Écrit par sur 10/10/2020

Internet est incroyable : pour garder le contact avec les autres, écouter la radio, regarder la TV ou des vidéos, pour travailler et apprendre en toute sécurité au sein de nos foyers et ce,  tout en gardant un œil sur ce qu’il se passe dans le monde. Facile. C’est aussi une source magique et inépuisable de connaissances. Mais malheureusement, il existe un côté obscur. Des acteurs douteux se sont rendus compte à quel point nous dépendons du Web. Au point de tourner cette dépendance en leur faveur.

La désinformation n’est pas un sujet nouveau en soi. Prenez une intox, placez-la dans un autre contexte ou réinterprétez-la à votre sauce. Dans cet article, vous pourrez apprendre la manière dont se diffuse la désinformation et comprendre pourquoi nous ne sommes pas à l’abri de tomber dans le panneau. A cause de l’importance croissante que prend Internet, une information de ce type se répand en un clin d’œil. Elle va de la simple intox, parfois involontaire, aux mythes de conspiration et jusqu’à la désinformation ciblée. C’est probablement la plus dangereuse forme de désinformation et particulièrement dans le contexte actuel. En fin de compte, tous les internautes tombent, à un moment donné, une fois dans le piège d’une intox allant à la partager avec d’autres en toute bonne foi.

Pouvons-nous lutter contre ? Oui, nous le pouvons. Et voici comment :

1. Soyez sceptiques !

Le fait qu’un site web ou un article de blog ou d’information ait l’air véridique à première vue ou qu’un ami vous ait envoyé un lien ne garantit malheureusement pas l’authenticité du contenu. Garder un esprit critique tout en faisant défiler la page est donc toujours une bonne idée et se fait rapidement. Le premier quart de votre écran en dit déjà beaucoup :

  • URL : faites attention à la source qui l’a publié. Est-elle connue pour être fiable ? Le logo et l’adresse web (URL) vont-ils ensemble ? Si la source vous est inconnue, essayez d’en apprendre plus sur elle sur Internet. Si l’URL et le logo ne vont pas ensemble, alors vous pouvez être quasi sûrs que le contenu n’est pas fiable.
  • Titre : le titre de l’article est-il excessivement sensationnel ? Vérifiez sur des sites auxquels vous faites confiance la manière dont le sujet est rapporté. Un contenu qui se veut manipulateur sera souvent hyperbolique sans raison, ce qui ne sera pas le cas pour sur d’autres sites bien renseignés.
  • Date : l’article est-il à jour ? Des informations trop anciennes n’ont pas forcément pour but de désinformer mais elles ne reflètent pas toujours la situation actuelle. Vous devriez donc chercher pour une source plus récente.
  • Auteur : l’auteur a-t-il publié des rapports approfondis, idéalement sur des sites fiables ? Si vous ne trouvez le nom de l’auteur que sur des sites douteux, alors vous ne devriez pas accorder trop d’importance à leur propos.
  • Images : les images et légendes vont-elles bien ensemble ? Les images sont un puissant outil pour la désinformation ciblée. Suivant la légende, la perception peut être diamétralement opposée. Si vous n’êtes pas sûr, faites une recherche d’image inversée pour comparer avec les descriptions sur d’autres sites.

2. Plus de confidentialité en ligne, moins de manipulation

Si vous êtes une personne lambda vous ne risquez pas particulièrement d’être victime de piratage ciblé, cependant vos données personnels restent intéressantes. Cela ne concerne pas seulement les « vrais » méchants mais aussi un grand nombre d’entreprises. Lorsque vous naviguez sur Internet, votre attitude, vos intérêts, contacts et bien plus encore sont traqués par divers acteurs afin d’établir votre profil amplement détaillé et de le vendre à d’autres sans votre consentement. Ces profils servent aux publicités ciblées mais aussi comme base pour une manipulation ciblée comme lors de situations de crise ou pendant des campagnes électorales.

Heureusement, de nombreux navigateurs de recherches offrent désormais une protection contre le pistage. Firefox par exemple va même plus loin et bloque automatiquement les traqueurs de plusieurs annonceurs et autres acteurs du Web, vous n’avez donc pas à vous en inquiéter.

3. Méfiez-vous des réseaux sociaux

Qui vous suit ? Les réseaux sociaux font partie des acteurs qui cherchent à en savoir le plus possible sur vous (bien plus que ce que vous souhaitez partager à travers votre compte ou vos messages). C’est pourquoi ils vous traquent avec leurs boutons Partager et J’aime même si vous avez quitté leur site depuis un moment et naviguez ailleurs.

Soyez particulièrement vigilants avec les contenus en lien sur les réseaux sociaux et traitez-les comme n’importe quel autre contenu internet. Vérifiez aussi les posts douteux pour voir ceux qui les ont partagés. Y a-t-il des comptes connus pour partager du contenu douteux ou qui s’agacent régulièrement contre des médias avérés ou d’autres acteurs de confiance ? Y a-t-il des messages ou commentaires emplis de haine ? Si oui, ne vous fiez pas à eux. Signalez les messages problématiques que vous repérez sur les réseaux.

Pourquoi les gens croient-ils les intox ?

Cependant, la question persiste : pourquoi les gens ont en réalité envie de croire une information qui pourrait être incorrecte dans les faits ? Après tout, beaucoup continuent à consommer d’autres informations et à parler à des gens qui ne font pas partie de leur cercle restreint de proches. Pourquoi s’accrochent-ils à ces croyances biaisées alors que le contraire leur a été démontré ? Pourquoi les croyances radicales et les théories complotistes sont-elles aujourd’hui plus populaires que jamais ?

Tous les jours, nous lisons de la désinformation, d’étranges nouvelles histoires sur des blogs, sur les réseaux sociaux ou même partagées par des personnalités publiques. Les gens sont manifestement encore crédules. Mais pourquoi donc ? Comment cela se fait-il que la désinformation puisse se propager autant ? Et comment ces intox se démarquent-elles ?

Connaître les bases : qu’est-ce que la désinformation concrètement et en quoi cela importe ?

Vous avez sûrement déjà entendu le terme « intox » et « désinformation » sans vraiment connaître la différence, et à vrai dire ils ne désignent pas exactement la même chose. Si les deux termes concernent l’information fausse dans les faits, l’intox fait généralement référence à une information à laquelle croit la personne qui la partage. Tandis que « désinformation » désigne « une information fausse ou trompeuse, présentée ou disséminée à des fins économiques ou dans le but de tromper intentionnellement le public » (source).

Même s’il n’est pas possible de quantifier le nombre de cas de fausses « informations » qui ont pour but de tromper le public, des études ont montré que les Européens étaient en contact avec l’intox plus de 29 milliards de fois par an. 75 % tombent sur de l’intox au moins une fois par semaine, tandis que 37 % y font face quotidiennement. Le problème avec ça n’est pas seulement que les gens ont tendance à être « mal informé·es ». Les intox coûtent environ 78 milliards de dollars à l’économie mondiale chaque année et, pire encore, elles représentent une menace pour la démocratie et pour une gouvernance efficace. Elles sont, en plus, difficiles à arrêter : il existe une preuve empirique qu’une fausse information se propage significativement « plus vite, plus profondément et plus largement » qu’une information véridique. Si les intox ne sont pas un phénomène nouveau en elles-mêmes, ce n’est que récemment que nous l’avons pris en compte à travers l’essor de l’information numérique et des réseaux sociaux. Et ces derniers mois, dans l’incertitude et la confusion qui accompagnent la pandémie, l’intox a plus que jamais prospéré.

Pourquoi les gens ont en réalité envie de croire une information qui pourrait être incorrecte dans les faits ? Il y a de nombreuses raisons, y compris celle mentionnée plus tôt, à savoir le biais de confirmation. Certain·es seraient probablement simplement à la recherche d’une signification, d’un plus grand but ou sens. Une autre raison selon le Psychology Today, est que le cerveau humain est, jusqu’à un certain point, fainéant et tend ainsi à favoriser une explication simple à des alternatives compliquées et une analyse. Cela est particulièrement vrai à l’heure actuelle, alors que nos vies sont devenues incroyablement complexes et qu’il y a beaucoup trop d’informations accessibles n’importe quand à intégrer. Mais n’oublions pas non plus la pression sociale : avec une certaine mentalité, il est beaucoup plus probable que vous soyez membre d’un plus grand groupe qui partage vos croyances, que ce soit en ligne ou dans la vraie vie (ou les deux). Vous restez loin de celles et ceux qui ne partagent pas vos croyances les plus chères. Et puisque votre groupe compte beaucoup pour vous, vous êtes plus propice à rester avec celui-ci et n’avez donc pas de raison de défier vos principes.

Le combat du monde contre les intox

Il existe de nombreuses institutions et organisations, ainsi que des scientifiques qui participent à la lutte contre la propagation de l’intox. La Commission européenne, par exemple, publie pour les internautes des informations officielles concernant la désinformation avec une attention particulière sur la pandémie. EUvsDiSiNFO dispose d’études, d’analyses et même d’une newsletter pour informer sur la désinformation. La Grande-Bretagne a dépensé 18 millions de livres britanniques sur un « fonds fausses informations » pour l’Europe de l’Est, tandis que l’Union européenne a investi 5,5 millions de dollars dans un système d’alerte rapide censé aider les membres de l’Union à reconnaître les campagnes de désinformation, et le Canada a fait un don de 7 millions de dollars à des projets visant à sensibiliser le public sur les intox.

Ce rapport fournit d’autres informations sur les différentes mesures prises jusqu’à présent par les gouvernements et les entreprises. Mais il faut fournir encore bien plus d’efforts pour arrêter la propagation des intox et permettre aux internautes de retrouver confiance dans le contenu en ligne. Vous avez déjà fait un pas en lisant cet article. Et vous pouvez faire encore bien plus en restant critique vis-à-vis de l’intox potentielle pendant vos recherches sur le Web, en partageant vos connaissances avec les autres, en participant à la sensibilisation globale sur le sujet et, à terme, en mettant plus de pression sur les plateformes comme Facebook et YouTube afin de voir un réel changement.

On dit qu’il faut tout un village pour élever un enfant et, par analogie, il faut une masse critique de personnes pour améliorer Internet. Alors, rendons le Net plus net et plus sûr ensemble !


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