La musique chrétienne africaine à l’honneur sur Radio Elyon

Écrit par sur 05/04/2023

Le terme de Gospel, qui signifie évangile en anglais, renvoie à la culture anglo-saxonne. Mais c’est aussi une musique chantée en français et en créole.

La musique Gospel elle-même est née aux Etats-Unis au XIXe siècle à la rencontre d’une hymnologie chrétienne populaire et de la culture émancipatrice des afro-américains.
Elle s’inscrit au départ dans l’univers linguistique de l’anglophonie. « Brothers and sisters, AMEN ! ».

Une musique Gospel chantée aussi en français et en créole

Pourtant, la musique Gospel actuellement écoutée dans l’espace francophone est loin de se réduire à une simple importation américaine, même si le référentiel états-unien reste considérable.
Produite aujourd’hui par plusieurs centaines de groupes et solistes, la musique Gospel est largement réélaborée et enrichie dans un contexte francophone, sur la base de répertoires, inspirations et registres diversifiés,  issus pour partie du vaste territoire circulatoire euro-méditerranéen où les diasporas africaines et protestantes construisent leurs réseaux. Les chants Gospel, interprétés tantôt en anglais, tantôt en français, tantôt en créole, ne sont donc pas seulement des vecteurs interculturels par leur effet sur le public. Ils sont aussi eux-mêmes, en amont, le fruit d’une rencontre interculturelle.

De nombreuses interprétations proposées par le chantre gospel congolais Marcel Boungou, par exemple, témoignent de ce renouvellement et de ces hybridations entre France, Afrique et Etats-Unis. On retrouve, dans son répertoire, des « standards » anglo-saxons comme Amazing Grace, Come Holy Fire, Go Down Moses, mais aussi des chants francophones très populaires comme Il n’y a vraiment personne comme Jésus, ou des compositions personnelles en français comme Il s’appelait Emmanuel. Ancré en Seine-Saint-Denis où il chante régulièrement dans l’Eglise Centre du Réveil Chrétien des pasteurs Goma, la francophonie est son territoire, entre concert à Libreville et tournée Palata en Belgique.

Devant l’église, chez soi, en studio… Partout, la rengaine est reprise en chœur. Comment ne pas te louer, chant de louange composé en 2009 au Cameroun, fait le buzz et inspire les jeunes.
Un succès qui s’explique.

Une chanson qui a fait ses preuves. Des paroles positives, faciles à retenir. Un rythme entêtant et la caisse de résonance d’un réseau social. Tous les ingrédients sont réunis pour faire de Comment ne pas te louer un buzz planétaire. Depuis que des lycéennes de Kinshasa (République démocratique du Congo) en ont publié une reprise, le chant de louange composé en 2009 par le prêtre spiritain camerounais Aurélien Bollevis Saniko tourne en boucle sur TikTok. Rap, gospel, électro, a cappella… Les clips tournés à l’église, dans la rue ou chez soi passionnent depuis janvier sur le réseau social préféré des ados.

Composé par le Belge Aurélien Saniko en 2009, le titre «Comment ne pas te louer» est repris par des anonymes et des influenceurs comme Maëva Ghennam.
Déjà bien connu dans les Eglises, la chanson connaît un succès retentissant. «Comment ne pas te louer» dépasse les 60 millions de vues en seulement quelques semaines sur le réseau social TikTok. Des influenceurs comme Maëva Ghennam, qui se déclare musulmane, en font même la promotion. La star des émissions de réalité écrit: «Quand t’es musulmane mais que tu aimes trop cette musique».

Composé en 2009 par le prêtre Belge Aurélien Saniko, d’origine camerounaise, le titre est une louange à Dieu. Les paroles expriment en effet une reconnaissance à Jésus. Le refrain dit: «Comment ne pas te louer-er-er Seigneur Jésus! Comment? Comment?» «Quand je regarde autour de moi, je vois ta gloire, Seigneur Jésus, je te bénis», dit le premier couplet. Le buzz de cette chanson sur la toile serait la publication d’une vidéo sur le «réseau social des jeunes» le 7 octobre dernier, selon BFM TV.

«Ce titre a transcendé la sphère religieuse pour se retrouver dans les boîtes de nuit», s’émerveille Aurélien Saniko auprès de DHnet. C’est merveilleux que les gens chantent et dansent l’amour.» Dans les Eglises, le groupe catholique français Glorious l’a démocratisé à partir de 2013. Avec son rythme entraînant, le titre est aussi chanté lors de nombreux cultes évangéliques.

Nouveaux répertoires venus d’Afrique

Un des premiers groupes à avoir fait découvrir internationalement le gospel africain est le quatuor congolais Palata. En 1987, le groupe sud-africain Ladysmith Black Mambazo, qui croise gospel et isacathamiya, a décroché plusieurs Grammy awards aux Etats-Unis.
Mais le Nigeria s’impose également sur la scène internationale avec des artistes comme Lara George et Franck Edwards, le rocker de la scène gospel ou les rappers Rooftop MCs. Le gospel qui s’urbanise, prend des couleurs jazz, hip hop ou rock. Il est devenu un véritable phénomène de société, remplit des stades dans toute l’Afrique et s’organise à travers ses propres concours, les http://africagospelawards.com, ses réseaux de productions et de distribution comme le label Loveworld Records du pasteur évangéliste milliardaire Chris Oyakhilome, un des hommes les plus riches de la planète.

Ces réélaborations et enrichissements du répertoire Gospel sont portées par la créativité du très vaste bassin francophone d’Afrique sub-saharienne où naissent chaque année des nouveaux chants. L’un d’entre eux, « Je chanterai de tout coeur, les merveilles de mon papa Yahweh », de « Pasteur Guy », basé en Côte d’Ivoire, est devenu un « tube » Gospel transcontinental(1), sur la base de paroles entraînantes qui se focalisent sur un Dieu sauveur, paternel et protecteur qui délivre de la crainte et libère. Protestants, mais aussi catholiques, le chantent aujourd’hui avec ferveur dans tout l’espace francophone. A la messe, à Abidjan (Côte d’Ivoire), il n’est pas rare qu’après l’Eucharistie, ce Gospel ivoirien soit chanté, parmi d’autres, par les fidèles, comme le rapporte un catholique ivoirien.

Le titre le plus usuel de ce Gospel ivoirien est « Je suis dans la joie ». Le « Pasteur Guy » (consacré pasteur en 2001), présenté aussi dans les médias comme « chantre de l’Eternel », a la charge d’une Eglise évangélique et du ministère « Semence de vie » à Yopougon (Côte d’Ivoire). Source: émission « Entretien avec le pasteur Guy: Grand chantre de l’Eternel », diffusée par IvoirTV sur YouTube (vidéo postée le 4 septembre 2013).
Anecdote rapportée à l’issue du colloque  » Le dialogue interculturel et interreligieux à l’heure de la mondialisation  » organisé par Christophe Grannec, Sophie-Hélène Trigeaud et Olivier Landron.

Si la « louange est une porte ouverte vers le ciel », l’Église observe également que la musique et le répertoire pop rock chrétien ouvrent un chemin vers elle. À l’image du phénomène australien Hillsong, dans ce registre, le groupe français Glorious, formé en 2002 à Valence (Drôme) dans la foulée des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), est devenu incontournable. Il a été rejoint dans d’autres diocèses par les collectifs Cieux Ouverts et Chemin Neuf. Signe d’un engouement bien ancré, le premier Jesus Festival, a rassemblé plus de 4 000 spectateurs à Paray-le-Monial (Saône-et-Loire). La prochaine édition aura lieu du 7 au 9 juillet 2023.

Radio Elyon c’est la Radio Chrétienne positive et encourageante – Elle diffuse 24/24 le meilleur de la musique Gospel d’Afrique francophone et anglophone. Actualités, Talk, Show, Podcast, concert live… La musique chrétienne englobe tous les styles de musique qui abordent des thèmes chrétiens. Prenant souvent la forme de louanges et de musiques liturgiques, lorsqu’on parle de musique chrétienne on pense aussi très vite au gospel, mais également au hip-hop et au rock.


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