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Le Cotopaxi, l’un des plus dangereux volcans du monde, est réveillé

Écrit par sur 17/08/2015

L’Equateur est inquiet.

Depuis le réveil samedi du Cotopaxi, l’un des volcans les plus dangereux au monde, les autorités tentent d’évacuer la zone située à ses alentours. 325 000 personnes pourraient être affectées par l’explosion de cette montagne de 5 897 m d’altitude, endormie depuis 140 ans. Mais ce volcan est loin d’être le seul à être aussi dangereux. En 1985, l’une des plus tragiques éruption a causé la mort de plus de 20 000 personnes en Colombie. Aux Etats-Unis, au Japon ou aux Philippines, d’autres éruptions ont eu des conséquences dramatiques, déplaçant elles aussi des milliers de personnes.

325.000 personnes menacées par les lahars du Cotopaxi

Les autorités tremblent
Le Cotopaxi est l’un des plus célèbres volcans d’Amérique du Sud. Il est voisin du fameux Chimborazo, parfois considèré comme le point le plus élevé de la Terre en raison du renflement équatorial de notre Planète, dû à sa rotation qui en fait un ellipsoïde (mais pas vraiment en équilibre hydrostatique). Le Cotopaxi et le Chimborazo sont en effet tous les deux situés non loin de Quito, la capitale de l’Équateur.
Un autre volcan d’Amérique du Sud est tristement célèbre, le Nevado del Ruiz, en Colombie. En 1985, une éruption s’y est produite entraînant la fonte des neiges et des glaciers occupant son sommet à 5.300 mètres d’altitude environ. Les lahars catastrophiques qui en ont résulté ont tué au moins 24.000 personnes en engloutissant à 50 kilomètres de distance la petite ville d’Armero.
Avec ses 5.897 mètres d’altitude et son sommet lui aussi couvert de neiges et de glace, on craint que le réveil du Cotopaxi ce 14 août 2015 ne conduise lui aussi à la formation de lahars. Comme la majorité des volcans de la ceinture de feu en Amérique du Sud, le Cotopaxi est un volcan explosif donc particulièrement dangereux, un volcan gris comme auraient dit Maurice et Katia Krafft qui se seraient sans doute précipités à son chevet pour assister à sa poussée de fièvre.
L’étude du volcan a montré qu’il est fréquemment entré en éruption et que depuis environ 6.000 ans, des éruptions pliniennes paroxysmiques n’y sont pas rares. En 1877, la dernière éruption de grande ampleur (une s’est produite en 1940, peut-être aussi en 1942, mais elle était mineure) a d’ailleurs généré des lahars qui se sont écoulés sur une distance de plus de cent kilomètres et faisant de nombreuses victimes alors que le bruit de l’éruption a été entendu jusqu’à 350 kilomètres. Le Cotopaxi est donc considéré comme l’un de volcans actifs les plus dangereux du monde et c’est pourquoi il fait l’objet d’une surveillance étroite de la part de l’Instituto Geofísico de la Escuela Politécnica Nacional (IGEPN) car 300.000 personnes sont potentiellement menacées par une nouvelle éruption entraînant d’importants lahars.

La réaction du gouvernement ?

Situé à 45 km au sud de Quito, le volcan Cotopaxi, culminant à 5.897 mètres d’altitude et considéré comme l’un des plus dangereux du monde, a été secoué depuis vendredi par de nombreuses explosions, dégageant d’imposantes colonnes de cendres ainsi que des fragments solides et incandescents.
La réaction du gouvernement ? D’abord, évacuer 505 habitants des localités voisines. Puis contrôler l’information pour éviter, selon lui, une possible panique collective. «Afin de garantir la sécurité des citoyens, la censure préalable est décrétée concernant l’information sur le processus éruptif du volcan Cotopaxi émise par les médias de communication», énonce le décret instaurant l’état d’exception. Une mesure extrême qui survient au moment où le président socialiste Rafael Correa affronte un vaste mouvement de protestation…
L’état d’exception est instauré pour 60 jours maximum et durant cette période, les Equatoriens «ne pourront s’informer que par les bulletins officiels émis sur le sujet par le ministère coordinateur de la sécurité, avec l’interdiction de diffusion de toute information non autorisée par un média de communication, qu’il soit public ou privé, ou via les réseaux sociaux».
La mesure a crispé les médias équatoriens, déjà régulièrement critiqués par Correa pour leurs liens supposés avec l’opposition. Une inconnue demeure : les autorités n’ont pas spécifié les sanctions en cas de non-respect de la censure instaurée.

L’état d’exception décrété

Le président équatorien a annoncé avoir décrété un « état d’exception », qui permet « d’utiliser toutes les ressources où qu’elles soient, mis à part celles de l’éducation, pour répondre à une éventuelle urgence et mobiliser les ressources nécessaires », a-t-il précisé.
Sous ce régime, le gouvernement peut également déployer des effectifs militaires pour venir en aide aux équipes de secours, mais aussi contrôler les informations diffusées sur l’activité du Cotopaxi. Cette « censure préventive » cherche à « éviter les rumeurs lancées par quelque déséquilibré sur Twitter », créant la panique, explique le texte du décret.
Les seules informations autorisées sur l’activité du volcan proviendront désormais du ministre de la Sécurité nationale, Cesar Navas.

L’un des volcans les plus dangereux au monde

L’Institut de géophysique (IG) a tenu à souligner que le volcan n’avait pas provoqué de lahar (coulées boueuses d’origine volcanique, ndlr) mais que des coulées d’eau avec de la boue avaient été enregistrées.
Le volcan -un des huit actifs en Equateur- n’a pas connu de véritable éruption depuis 1877. Modérément actif depuis cette date, il est considéré par les scientifiques de l’IG comme l’un des plus dangereux au monde en raison de la grande quantité de neige présente à son sommet, et des populations vivant à proximité.
Celles-ci sont en effet exposées à ces puissantes coulées de boue qui peuvent tout détruire sur leur passage: très denses et très lourdes, elles se forment par la fonte de la glace et de la neige due à la chaleur de l’éruption.

Habitants sous tension

Par ailleurs, les opérations ont été suspendues à l’aéroport de Latacunga, situé au pied du volcan et qui sert principalement au fret, a indiqué la Direction générale de l’aviation civile.
Dans la soirée, de nombreux habitants de la commune de Lasso qui, alarmés par la radio et les policiers, s’étaient réfugiés dans une école, sont rentrés eux. « Nous rassemblons quelques affaires pour partir dès qu’ils nous le disent. Mais nous ne nous sentons pas prêts » à faire face à une urgence majeure, a témoigné Fernanda Mejia.
Non loin de là, les 170.000 habitants de Latacunga, capitale de la province de Cotopaxi, se préparaient également au pire en se procurant bouteilles d’eau et aliments de base pour quitter la ville ou au contraire se réfugier chez eux.

© radioelyon.fr


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